De combien de sol disposons-nous en Suisse
La surface dont dispose chaque individu correspond à peu près à celle d’un terrain de football. Or, dû à l’évolution démographique, cette surface ne cesse de diminuer. Moins de la moitié de cette surface peut faire l’objet d’une utilisation intensive, que ce soit pour l’habitat, le travail, les achats, les activités de loisirs ou l’agriculture. Le reste est pour nous un territoire improductif : il est composé de forêts, de montagnes, de glaciers, de lacs et de cours d’eau.
La vie en commun et l’utilisation collective de certains espaces permet cependant à chacun de disposer d’une surface plus grande que celle d’un terrain de football. Ainsi l’utilisation du sol doit-elle être planifiée de manière collective, et la responsabilité en être assumée par toutes et tous. Notre planification et responsabilité doit comprendre l’ensemble du territoire. Étant donné que notre espace vital ne s‘arrête pas aux frontières politiques, il est primordial que nous pensions et planifions à l’avenir de manière accrue au-delà des frontières institutionnelles.
Utilisation du sol aujourd’hui en Suisse
4.2 % de lacs et de cours d’eauL’eau est la principale matière première de la Suisse. Les cours d’eau et les rives revêtent une importance vitale, que ce soit en termes de production d’énergie, de transport des eaux épurées, d’irrigation, de navigation, de sport, de détente, etc. Notre objectif est de préserver le bon fonctionnement de l’écosystème aquatique, malgré l’utilisation intensive qui en est faite. Cela nécessite de l’espace.
21.1 % de végétation improductive et de surfaces sans végétationNous qualifions de surfaces improductives les rochers, le sable, les éboulis, les glaciers et la végétation pauvre que l’on trouve en montagne, bien que ces territoires présentent une importance touristique considérable, tant en été qu’en hiver. Ces espaces sont dominés par les processus naturels (coulées de boue, glissements de terrain, avalanches ou inondations). Protéger les voies de communication et les sites urbanisés des dangers naturels requiert des investissements toujours plus importants.
31.3 % de surfaces forestièresAu cours des dernières années, les surfaces forestières ont augmenté de manière continue. En particulier dans les régions de montagne, où l’agriculture de montagne est sous pression, la nature reprend ses droits sur des surfaces qui avaient été péniblement défrichées. La forêt joue un rôle essentiel : elle protège des avalanches et de l’érosion du sol, fournit des matières premières et produit de l’oxygène, stocke et purifie l’eau potable, est un lieu de vie pour la flore et la faune et sert d’espace de détente à la population.
35.9 % de surfaces utilisées par l’agricultureMalgré le déclin de l’agriculture, les terres cultivées constituent toujours l’utilisation du sol prépondérante en Suisse. Dans les régions bien équipées du Plateau, les intérêts de l’agriculture sont concurrencés par d’autres utilisations du sol, par exemple l’industrie et l’artisanat, les centres commerciaux, les équipements de loisirs, les infrastructures de transport ou l’habitat.
7.5 % de surfaces urbaniséesLes surfaces dévolues aux zones d’habitation et industrielles, aux espaces verts, aux zones de détente et aux infrastructures de transport augmentent d’environ 1 m2 par seconde. La croissance est particulièrement forte dans les régions rurales du Plateau desservies par un réseau routier très performant. Les exigences de la population en termes de mobilité, d’espace habitable et d’activités de loisirs impliquent également une utilisation intensive du territoire.
